Les Bienveillants ou la dictature annoncée

Je vous parle rarement de politique et d’actualité. Il me semble que les médias se chargent de nous transmettre 24 heures sur 24 les moindres détails de l’évolution de la sphère politique mondiale. Je dis évolution… Je dirais plutôt évolution des événements, car pour l’évolution et les révolutions, il n’y a pas grand-chose de nouveau de ce côté. La politique du pouvoir ne change pas. Elle est conçue et demeure l’arme des gens au pouvoir. Il leur appartient d’exercer ce pouvoir comme bon leur semble…

La venue De Barack Obama met de l’espoir sur la scène de notre monde politique. Les valeurs véhiculées par le président désigné et le parti démocrate nous offrent une perspective plus humaine pour les années à venir. Un vent de changement vers le centre, vers la gauche. Un avenir meilleur pour les gens de toutes provenances sociales. Un accès pour tous à l’éducation, aux soins de santé. Des mesures concrètes pour la protection de notre planète. Une politique internationale axée sur le dialogue, sur la paix…

Cette évolution réelle de la démocratie américaine me redonne confiance envers certains pouvoirs. Ceux que l’on peut réellement dire bienveillants. Une équipe de gens issus de tous les milieux désirant vraiment faire en sorte que le vent tourne du côté de l’équilibre, de la paix. Les bienveillants.

Je ne crois pas aux miracles. Je ne crois pas que les guerres de pouvoir cesseront à tout jamais. Je ne crois pas que les Israéliens et les Palestiniens se serreront les mains, demain matin ; je ne crois pas que tous les conflits armés qui détruisent la vie des gens du Moyen-Orient, de l’Afrique, de l’Asie ou ailleurs s’éteindrons dans la nuit des temps par de belles paroles comme par enchantement. Cependant, je crois aux rêves des gens ordinaires et au pouvoir de l’âme de l’humanité. Je crois aux rêves bienveillants de l’humanité.

Lorsque les bourreaux des guerres du monde ne font plus leurs propres bonheurs en détruisant le bonheur des autres, il faut bien que le vent tourne. Ils cherchent d’autres malheurs à semer pour leurs propres bonheurs. Ils cherchent parfois longtemps. Ils réussissent souvent. Ils réussissent jusqu’au jour où rien ne va plus. Le jour où tout le monde, le monde entier se mobilise pour dire : Il suffit ! Bang ! Les guerres mondiales se terminent par des bombes nucléaires… et des tonnes de victimes.

Parfois, le vent tourne du côté des véritables bienveillants. Des guerres sournoises se gagnent parfois ainsi. Je pense aux ressources naturelles qui crient famines. Je pense à toutes nos espèces menacées qui chantent l’apocalypse de l’homme en guise de bienveillance. Je vois nos océans pollués par le pétrole noir…

Les bienveillants, bons ou méchants nagent dans le même océan. Un jour ou l’autre, les véritables bienveillants de la planète affirment leur suprématie. L’homme est si petit devant l’océan… L’homme n’est rien devant l’océan qui proclame néant.

Harper, le bienveillant du Canada ne cesse de bien veiller sur notre bien. En deux coups de cuillères à pot, les Québécois forment une nation, les nations autochtones ne sont plus que des peuples errants, les immigrants renvoyés sur les chemins de l’errance. Le grand stratège s’amuse avec les pions de son échiquier. Il dissout les coalitions, il distribue des pouvoirs à ceux qui l’ont porté au pouvoir, il sourit au profit de ceux qui ne vivent que pour leur profit et se vante d’envoyer la culture se promener dans la nature. Il envoie derrière les barreaux les enfants de la terre, met en place un système de garderie externe pour les victimes présumées des guerres en Afghanistan, organise des réceptions pour les soldats qui reviennent sans jamais en revenir et s’empresse de tous effacer devant la Presse. Le bienveillant n’a pas besoin de la mauvaise Presse sur ses émissions de gaz à effets de serre. Il passe vite sous silence, tous les fossiles récoltés pour sa bienveillance sur la planète… Le bienveillant se dote de sénateurs en sa faveur, s’entête à solidifier une foule de grands et petits malheurs pour son grand bonheur.

Désormais, les phoques peuvent dormir sur leurs deux… conduits auditifs. Ils ne souffriront plus. Harper a certifié que cette façon de mourir était indolore…

Les bienveillants ou la dictature camouflée sous le sourire bienveillant d’un homme qui n’a rien de bienveillant. Je n’ai pas voté pour ce bienveillant. Je souhaite que le vent tourne…

Le temps presse. Crois moi, crois-moi pas, y’a ben des phoques, des ours, des gens ben ordinaires, vraiment extraordinaires qui s’ennuient en maudit… du vent du sud.

Bonne et heureuse année.

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1. Illustration : Robert Bateman. Ours polaire.

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