Quelques voyages extraordinaires # 5

Je m’éveillai en sursaut. J’étais transie. J’écarquillai les yeux. Rien à faire! L’obscurité régnait autour de moi. Je remuai les pieds, les mains tentant de comprendre ce qui me tombait sur le ciboulot. Allumant ma lampe de poche, je découvris avec stupeur l’ampleur du drame. Près de moi, je retrouvai François et le grand roux tout ronflant comme des belles au bois dormant… Misère! Nous étions au fond d’un cratère, d’une caverne ou d’un gouffre inconnu du Centre de la Terre! Where is Jules Verne !

Je me précipitai vers les copains afin de les remettre à flot. Ce n’était pas le moment de roupiller. Heureusement, personne n’était blessé. Reprenant nos esprits, nous essayâmes de faire le point sur cette situation fort embarrassante. C’est à ce moment précis que je découvris une énorme bosse sur mon occiput! Du diable! On nous avait suivis jusqu’au terrain de construction de l’école. Un personnage malhonnête avait mûri un plan machiavélique pour nous assommer et nous laisser mijoter comme des stalagmites dans les souterrains de l’école. Nous étions prisonniers du Centre de la Terre de Nouveau-Bordeaux!

Selon nos estimations, nous étions dans ce traquenard depuis plus de quatre heures. Aucune issue possible à l’horizon. Toutes les portes étaient scellées. Nous étions pris dans la souricière. Heureusement, j’avais apporté des vivres et quelques petites laines… Le drôle avait omis ce détail essentiel. Nous prîmes quelques bouchées de biscuits Oréo et vidèrent quelques bouteilles d’eau. Rassasiés, nous reprîmes du service.

J’entrevis une petite fenêtre au fond du canal. Munis de nos lampes de poche, nous nous ruâmes sur cette source de lumière. Malédiction ! La petite baie était si mince que nul d’entre nous ne put s’y glisser. Après de mûres réflexions, une seule voie vers la sortie se profila : alerter les résidants de notre piètre situation. Comment? Voilà la question! Nous nous creusâmes les méninges pendant plusieurs minutes sans véritable résultat.

Puis, une idée saugrenue parvint à mon esprit. Je ne sais pas pourquoi, j’avais eu la clairvoyance d’insérer dans mon barda, un attirail de feux d’artifice! Il faut préciser que nous étions la veille de la Saint-Jean. J’avais déniché cette merveille chez mon « dépanneur B » à tout hasard. L’ensemble magique était dans mon sac à dos. Nous n’avions pas d’autres manières de signaler notre présence. Rassemblant toutes nos allumettes, nous mîmes le feu aux poudres du Centre de la Terre. Ce fut le plus beau feu d’artifice de toute mon enfance! Quelque temps après notre prestation pyrotechnique improvisée, des passants se pointèrent à l’orée de notre volcan impromptu. Quelques pirouettes de plus, et nous nous retrouvâmes à l’air libre.

Notre expédition suscita plusieurs mystères et inquiétudes. Le récit de notre escapade se répandit dans tout le quartier. M’enfin, nous étions de retour sains et saufs. Nous n’avions aucune idée de l’identité du mécréant qui nous avait joué ce mauvais tour. Cependant, nous avions des doutes. De gros soupçons que nous gardâmes pour nous. Les adultes… vous savez.

Nous fêtâmes notre voyage extraordinaire avec toute l’équipe. Nos tribulations verniennes se poursuivirent au resto de monsieur Wong. Les enfants de Nouveau-Bordeaux firent une halte sur l’Île mystérieuse chinoise, rêvant d’un futur, voyage Autour de la LuneVingt mille Lieues sous les Mers… et surtout, de Deux ans de Vacances.

L’anonyme Maître du Monde de la bêtise ne perdait rien pour attendre…

Commentaires

  1. un noeud dans mon mouchoir.

    Penser à déplacer le volcan plus au sud du pays.Effacer toute trace de son existence et le transformer
    en 18ieme trou d'un parcours golf.

    Oui, je sais... je
    suis le seul à le faire.

    RépondreSupprimer
  2. Le volcan dort au pays des petits princes. Il ne faut pas réveiller le volcan d'or...

    Que faire sans mouchoir???

    RépondreSupprimer
  3. interdire Machiavel aux malhonnêtes personnages
    Et garder une mouche nouée dans un mouchoir
    Comme ça nulle crainte, et même si les biscuits s’enfuyaient. . .

    //Je me précipitai vers les copains afin de les remettre à flot.//
    On se demande comment
    Des flots de. . .
    Des flots de paroles, cela ne fait pas de doute
    Le capitaine bonhomme lui-même aurait agréablement été surpris

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire