Et le monde entier ne fut plus qu’un monde d’eau.
Norman Maclean. La rivière du sixième jour.
Un crapet-soleil échu sur la terrasse. Une niche pour labrador submergée par le ruisseau. Un nid de mésanges sur le toit d’une voiture. Une ferme laitière prisonnière du délire des flots. Des carpes géantes perdues dans les champs de maïs…
Le délire des rivières…
Les groupes écologiques ont tenté de signaler les dangers du réchauffement climatique. Depuis longtemps, des spécialistes de tous les coins de la planète prédisent des changements notoires pour les quatre saisons. L’Arctique et l’Antarctique fondent à un rythme effarant. Les conséquences sont inimaginables pour plusieurs. Et pourtant, les symptômes sont tellement visibles qu’il me semble inconcevable de les ignorer. Les inondations s’accumulent partout.
Les nations établies sur ces régions sont vouées à une disparition précoce et sans retour. La faune dépourvue de ressources pour vivre dans son milieu naturel devient le peuple migrateur émissaire de l’heure afin de survivre. L’ours blanc est dans le noir, le phoque se meurt faute de banquise pour ses blanchons…
Les catastrophes naturelles explosent partout dans le monde : Islande, France, Pakistan, Japon, Italie, Espagne, Amérique du Sud, États-Unis, Canada, etc.
On pourrait poursuivre longtemps cette triste liste de l’état du monde climatique en totale perdition depuis l’apparition des excès de masse de l’espèce humaine en tous domaines : industriel, urbain et économique. L’exploitation à outrance de nos matières premières met la planète entière en péril. Et l’insouciance des vieilles croyances entraîne une surpopulation mondiale vouée à la pauvreté et la souffrance.
Du nord au Sud, fleuves, rivières et lacs sortent de leurs lits : Mississippi , Champlain, Richelieu. Les sinistrés du Richelieu (plus de 3 000) luttent depuis plus d’un mois contre ce déluge afin d’éviter le naufrage total de leurs vies. Plusieurs ne sont pas protégés adéquatement par les compagnies d’assurances. Certains risquent de perdre tous leurs biens dans ce cauchemar. Les différents paliers de gouvernement offrent leur aide. L’armée est présente pour assister les sinistrés.C’est un bel effort… Mais lorsque l’eau se retirera et que les familles se retrouveront seules dans leur demeure meurtrie… Je me demande si l’œuvre destructrice de l’eau deviendra lettre morte ou bien témoignera efficacement de l’inconscience de l’âme humaine pour la démesure toute catégorie et de l’urgence d’agir en sortant de notre lit d’indifférence.
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Illustrations : 1. Edmund Blair Leighton. A chase. 2. Norman Maclean.
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