Ça sent mauvais. C’est gluant comme une maladie honteuse. Funeste telle la peste noire.
La marée noire ne cesse de s’accroître au fil des jours dans le golfe du Mexique. Depuis l’explosion causée par une erreur humaine, le nombre des victimes ne cesse d’augmenter. Onze personnes sont décédées sur la plate-forme le premier jour de cette catastrophe. Depuis, toute la région du Golfe est sous haute tension. Les pêcheurs sont confinés dans les ports, les oiseaux sont cloués au sol… Les états côtiers sont paralysés par les effets destructeurs de cette mer de mazout qui n’en finit plus de miner leurs vies. La faune maritime est au seuil de la destruction. La progression de l’ennemie est visible par satellite telles les traces indélébiles d’une attaque nucléaire. Et pourtant, il s’agit de la pointe de l’iceberg noir. Personne n’ose se prononcer sur l’ampleur des dégâts sous la surface. L’horreur est encore pire dans les profondeurs du Golfe.
Ça sent la bulle pétrolière. C’est sournois comme une spéculation frauduleuse. Mortelle telle la guerre de Sécession.
Depuis 45 jours, BP, la compagnie pétrolière responsable de cette tragédie, multiplie les efforts pour cacher la vérité, filtrer les informations, manipuler les médias et les gens. Nul ne connaît vraiment les quantités de pétrole brut qui se déverse dans la mer au cours d’une seule journée. Les tentatives de mettre un terme à cette marée noire sont devenues ridicules. De la petite bière pour eux ces quelques millions dépensés. Leur principal intérêt étant sans l’ombre d’un doute de récupérer la majorité de cet or noir par tous les moyens possible. Des chapeaux, des tuyaux, des puits secondaires, etc. Misères ! Ils n’ont absolument pas l’intention de boucher ce puits. Ils veulent exploiter ce trésor, tirer profit de cette marée de dollars noire qui les rend tout puissants.
Ça sent la dépendance pétrolière. C’est inhumain comme l’esclavage. Fatale pour le nord et le sud.
L’administration de Barack Obama remue ciel et terre pour contrer l’ascension de la crise. Plusieurs solutions d’urgence sont envisagées pour le nettoyage. Des stratégies d’interventions sont en place et se montrent plus ou moins efficaces. Les lobbyistes pétroliers sont sévèrement montrés du doigt. Il semble que l’ère de la domination des magnats du pétrole soit menacée… Permettez-moi d’en douter…
Ça sent la distribution de dividendes noirs. Ça sent la faillite pétrolière. C’est sans odeur ni couleur comme l’argent. Néfaste pour les gouvernements en place.
Les médias diffusent jour et nuit le fameux puits en détresse. Le pétrole brut ainsi que les produits chimiques tout aussi néfastes s’échappent à qui mieux mieux. Le volcan de l’océan est en verve. C’est l’horreur en direct. Nous risquons d’observer ce phénomène pendant longtemps… Ils ne savent pas comment tarir ce monstre.
Et nous ? Saurons-nous abolir notre esclavage envers le pétrole ?
Le pélican brun, la tortue, le dauphin, le cachalot, la crevette et les autres espèces de la faune n’ont pas le choix. Ils n’ont pas le droit de vote. Ils ne seront pas témoins de notre soi-disant évolution. D’espèces en voie de disparition, ils sont devenus les éternelles victimes de nos déluges… pétroliers ou autres.
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1. Illustration: Win McNamee/Getty images. Pélican brun sur l’île de grande terre.
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