De l’écriture : Une scène parfaite

 

La perfection n’existe pas. Néanmoins, il me semble raisonnable de réviser chacune des scènes d’un roman ou d’une nouvelle afin de peaufiner notre écriture. Il n’existe pas de solution parfaite. Nous créons des histoires et nous espérons que le lecteur partagera avec nous quelques moments d’aventures et d’amitiés. Par respect envers nous-mêmes et envers le lecteur, il me semble essentiel de rendre cohérent notre processus d’écriture. Un roman policier devrait inclure une intrigue logique, une fantaisie devrait transporter le lecteur dans un monde fantaisiste, un thriller devrait empêcher le voyageur littéraire d’aller dormir, car nous désirons connaître la suite.

Il en est ainsi de chacune des scènes que nous imaginons pour un roman. Une nouvelle scène représente un nouveau pas dans l’histoire, une évolution des personnages et de l’intrigue. Nous devons construire le récit de chacune des scènes afin que celle-ci nous entraîne vers une nouvelle scène et une nouvelle conséquence cohérente avec l’histoire du roman. Un merveilleux cercle littéraire ou métaphore diabolique qui peut favoriser la lecture et faire en sorte que le lecteur désire ardemment… tourner la page et poursuivre l’histoire.

Plusieurs auteurs adoptent ce processus de création :

Scène

1. Objectif

2. Conflits

3. Désastres

Séquelle

1. Réaction
2. Dilemme
3. Décision

Une scène peut se diviser en trois éléments essentiels : objectif, conflits et désastres. Chaque scène est suivie d’une petite période d’accalmie nommée séquelle et qui peut également se diviser en trois éléments : Réactions, dilemme et désastres.

Objectif : Ce que votre protagoniste désire au début de la scène. Cet objectif doit être clairement défini. Cet objectif transforme votre protagoniste et le propulse dans l’histoire. Il n’est pas passif. Il représente cette humanité qui se veut prête à tout pour atteindre l’objectif. Le lecteur doit s’identifier à lui. Il n’attend pas que l’univers résolve le conflit et lui permette d’atteindre son objectif. Il a le don de se mettre les pieds là où il ne faut pas ! Il génère des difficultés. Il le faut. Sinon, pas de conflit, pas d’histoires et le lecteur ferme le livre, la lampe et sombre dans l’ennui du sommeil insatisfait.

Conflits : Quels sont les obstacles ou les séries d’obstacles qui empêchent votre protagoniste d’atteindre le but. Chaque scène doit receler différents conflits. Si votre protagoniste atteint la cible dès le début, il n’y a pas d’histoire ni poursuite de l’histoire par le lecteur. Le lecteur ne veut pas que le protagoniste réussisse du premier coup. Les victoires faciles sont ennuyantes. Le lecteur veut de la matière à nuit blanche ! Imaginez des conflits à la mesure de votre protagoniste et vos lecteurs vous suivront dans toutes les tempêtes que vous mettrez sur la route du roman.

Désastres : Un désastre est une faille qui permet à votre protagoniste d’atteindre son objectif. Ne lui donnez pas la victoire tout de suite ! La victoire délivrée par magie est assommante pour le lecteur. Cela le fait dormir. Le lecteur n’a plus de raison de désirer tourner la page. Imaginez un désastre important, une question de vie ou de mort s’il le faut. Il est essentiel que le désastre entraîne le lecteur vers une nouvelle évolution de l’histoire.

La séquelle de chaque scène est également essentielle.

Je vous parlerai de cette dernière partie la semaine prochaine… car il semble malheureusement que quelque chose brûle dans le salon de ma demeure… OOOOOOH ! Je dois vous quitter ! J’ai un sapin sur le feu !

Oh ! En attendant, lorsque j’observe attentivement ce rarissime clip de Laurel et Hardy, Big business, que j’ai déniché pour vous, oui, admirez le travail, je peux noter les objectifs, les conflits et les désastres de chaque scène, ainsi que les séquelles.

Et vous ?

À suivre…

Visionner  Laurel et Hardy. Big Business. Live.com.

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Sources : Dwight Swain. Auteur.

Illustration : Nume Nisbet. The fairy falls. 1908.

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