Il y avait bien longtemps que je n’avais pas mis les pieds dans la vieille capitale. Le Vieux-Québec suscite toujours en moi une multitude de souvenirs. Les préparatifs d’un tel voyage sont parsemés des effluves de nos bons et mauvais pèlerinages dans l’antre de cette ville unique en Amérique du Nord. La fébrilité est palpable jusqu’à l’heure du départ. Je ne peux me résigner à voyager léger. J’emporte encore une partie de mon chez-moi dans mes malles. Qui sait quel temps se prêtera au jeu de mes promenades ? Et puis, après tout, ce sont des vacances. Tout est permis.
Heureusement, le soleil était au rendez-vous, ce qui facilitait les mouvements dans les rues et les escaliers de la déesse du fleuve… La route est fluide tout le long du trajet. Je ne vois pas le temps passer tant et si bien que deux heures à peine après le départ de ma montagne bien-aimée, j’aperçois le pont périlleux de la Cité.
La magie se dévoile au fur et à mesure que mon destrier gris navigue vers le Vieux-Québec. Les rues sont achalandées et je dois prendre mon mal en patience. Je bougonne un peu contre les bouchons de circulation causés par les multiples travaux qui fleurissent partout sur les voies. Et puis, voilà, je respire de nouveau : les plaines d’Abraham se dessinent à ma droite. Je roucoule en doublant le parlement, je soupire de tristesse devant les restes du manège militaire disparus dans un incendie et je me mets à respirer de mieux en mieux en franchissant la porte Saint-Louis. Le véritable dépaysement se concrétise. Je succombe encore une fois sous le charme de la ville. La forteresse est toujours aussi belle. Quelques jours dans cette enceinte ne peuvent suffire afin de saisir toute l’ampleur de ses secrets. Néanmoins, les enchantements se créent dès les premiers instants dans ce monde d’histoire à raconter.
Je circule lentement dans la rue Saint-Louis en direction de la porte d’accès du château. La terrasse Dufferin me fait clin d’œil et le fleuve sourit de toutes ses forces. Je salue le sieur Frontenac rapidement au passage, rue du Trésor, puis je me dirige tout droit vers le parc des Gouverneurs.
Voilà. Ça y est. Je gare le bolide devant le Manoir Sainte-Geneviève. Mon petit hôtel face au parc des Gouverneurs avec vue sur le Vieux-Québec... Une odeur d’histoires à raconter flotte partout dans le vieil immeuble et caresse l’escalier qui se dresse à l’entrée et conduit à la chambre avec vue sur le château Frontenac : le château de mes vacances d’enfance, et bien plus… Les boiseries sont superbes et répandent une odeur de mystère. La chambre est plus que convenable. Le papier peint fleuri se marie avec le tapis et le lit semble plutôt douillet. Les valises sont rapidement défaites, les trois livres de chevet installés sur la table et les vêtements d’excursion sont rapidement enfilés. Je constate avec bonheur que la chambre avec vue est bel et bien avec vue sur le château…
Allez ouste ! Ce n’est pas le moment d’un petit roupillon. Le programme de vacances est assez chargé. C’est difficile sur le système la liberté des vacances! Je n’ai pas de portable. Je devrai me passer de cette chose terrible pour quelques jours. Tant pis. C’est les vacances ! Il y a toujours le Blackberry et les cafés internet. Et puis, non. Vacances. Point à la ligne. Je décide de me lancer dans la vague et de me laisser porter par les réminiscences jusqu’aux vestiges du jour. Je regarde le Château par la fenêtre, puis je me mets en route. Les pas du promeneur sont légers.
La promenade sur la terrasse Dufferin appelle les voyageurs à la recherche du temps perdu. Si le cellulaire se met à chanter, je le fous dans les oubliettes de la chambre avec vue pour le reste du voyage.
Un carnet de voyage à toute devant, des mots à conter qui racontent sur la pointe des touches, les paysages offerts aux yeux.
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Votre vue est très belle, il y a de la nature tranquille et inspirante.
Bonne suite de vacances et les photos.
Merci Sil,
RépondreSupprimerLe court voyage débute... Oui. Un paysage de paix qui me fascine encore. Le fleuve n'est pas loin et le château ouvre ses portes.
Je reviens.