Le retour du roi des détours



La gare de New York ne dort jamais. Le centre de l’Univers de la Big Pomme s’agite, jour et nuit, dans un brouillard omniprésent de guerre et de mystères. La ville insomniaque accueille les chevaliers de toutes les Terres.

La gare du temple de l’AnoSLAM ressemble à la fin du monde des allers et retours. Le quai du géant gronde de l’aube au clair de lune de cris de joies, de cris de misères et de cris sans retour. Les chevaliers du monde de toutes les Terres du monde débarquent sur ces terres.

La gare de New York est le début et la fin des retours.

Les yeux rouges de sommeil, je me suis risquée sur le quai. Je n’ai pas bien dormi sur la banquette. Je me suis entêtée à garder les yeux ouverts sur ce voyage au bout de la nuit des temps poétiques vers la quête de l’AnoSLAM. J’ai rêvé un monde meilleur pour les terres de Nouveau-Bordeaux, pour le bois sacré des chevaliers de l’Encrier. J’ai rêvé les yeux et le cœur ouverts… J’ai du mal à respirer parmi tout ce monde étrange d’elfes cup cakes, d’ogres marchands de bourses immobilières, d’hommes sombres négociateurs de confiance et d’assurances.

La gare de New York respire le bien et le mal.

Les toilettes du centre du monde ressemblent à la guerre de Troie. Une odeur de Terre du milieu millénaire règne dans cet univers. Malgré tout, j’ai réussi à me passer un peu d’eau fraîche sur les yeux. Les cauchemars de la nuit s’estompent. L’odeur terrible demeure. Pourtant, je me mets à discuter avec une vieille dame au teint vert crapaud. La dame aux mille petits sacs me raconte son voyage jusqu’au bout du monde. C’est une dame de la ville du centre du monde. Une toute petite dame de joie et de misère. Je la trouve plutôt sympathique. Je l’invite à prendre une Ovaltine avec moi et Slam Gamivy au buffet de la gare. Je trouvai plus charitable de lui offrir un peu de conversation autour d’un breuvage chaud. De toute façon, elle aurait refusé quelques offrandes. Les dames aux mille petits sacs ont tellement de fierté.

La dame au teint de crapaud me redonne des couleurs. Elle me certifie que New York est une belle et grande ville. Il ne faut pas avoir peur des Centres du monde. La terre du monde est souvent bénéfique aux histoires d’un aller et retour. D’ailleurs, elle se propose comme guide dans la ville mystérieuse. Je suis ravie.

La gare de New York, la ville du seigneur de l’AnoSLAM me fait moins peur. L’anneau qui me murmure encore et toujours des enchantements étranges à mon cou, me pèse toujours, mais un peu moins. Cette quête vers la liberté des bois sacrés sera accomplie. La route sera longue… Peu importe, j’irai au cœur de l’histoire des allers et retour.

À mon retour sur le quai de la gare, Slam Gamivy me fit sursauter. Il m’indiqua un groupe de gens franchement sympathique. Je me frottai les yeux pour mieux voir. Non, je ne rêvai pas. Tous les chevaliers de l’Encrier étaient sur le quai de la gare de la ville du centre des histoires du monde des allers et retours.

Les Chevaliers de l’Encrier larguaient les amarres avec moi vers le seigneur de l’AnoSLAM.

L’histoire d’un aller et retour du retour du roi des détours levait les voiles.

À suivre…

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1. Illustration: Michael Hague. Les Hobbit ou histoire d’un aller et retour


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Commentaires

  1. Elle raconte ses lectures et ses trajectoires. Depuis j'y pense : Tolkien devait cacher quelque chose de gros, au fond des toilettes de la Moria.

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