Le retour du roi des détours 2


De la gare de New York, nous prîmes le sentier de notre auberge sise dans Greenwich Village. Il nous sembla plus sage de confirmer nos réservations et de déposer nos bagages en lieu sûr avant de partir en promenade dans les rues de la grande ville. Notre rendez-vous avec le comité des Elfes de la Terre Verte du milieu du Monde n’était prévu que pour le lendemain matin. Nous avions tout le loisir de découvrir certains parfums de la ville aux mille couleurs avant la première épreuve.

La dame aux mille petits sacs préféra disparaître dans les méandres de la gare. Je crois que Sam Gamivy lui fit peur avec nos histoires d’aller et retour dans les mondes mystérieux de la poésie. Peu importe ce qui sembla lui déplaire dans notre itinéraire, je souhaitais la revoir avant notre retour en vert comté. Je trouvais cette dame au teint vert crapaud bien courageuse de vivre ainsi parmi le vide des allers et retours du quai d’une gare, sans rien de concret pour assurer une quelconque sécurité à ses allers et venues de noble dame.

Nous nous engouffrâmes dans le premier destrier jaune citron disponible au seuil de la ville du seigneur de l’AnoSLAM. Maître Guillaume prit place sur le siège avant du bolide, à côté du chauffeur. J’eus l’impression qu’il nous trouvait un peu indisciplinés et souhaitait un peu de silence. Il fut drôlement éprouvé tout le long du trajet. Le chauffeur s’avéra extrêmement bavard et vociférait des hurlements étranges comme un orque. Pauvre Maître Guillaume. La ville lui réserva un accueil difficile. Qui plus est, le destrier effectua toutes sortes de détours interminables prétextant vouloir nous faire visiter rapidement sa merveilleuse contrée : Broadway, le port, la statue de la Liberté… De plus, dans un quartier non identifié, des hommes vêtus de longs manteaux noirs nous firent la chasse entre la quarante-deuxième rue et la cinquante-troisième. Selon l’orque au volant, nos bourses suscitèrent leur convoitise ! Heureusement, le gaillard réussit à les semer dans une ruelle étroite et sombre.

Décidément, cette histoire d’allers et retours au pays du roi des détours débuta comme un tour de magicien autour du royaume des hautes tours. Peu importe, cette histoire valait le détour. Notre tour vers le roi assurerait notre victoire de la plus haute tour.

Le Poney Verdoyant s’avéra un petit hôtel charmant. Nos chambres étaient coquettes et proprettes. Je m’accordai quelques heures de repos. Toutes les effervescences du voyage m’avaient quelque peu fatiguée. Eh puis, il y avait encore et toujours cet anneau que je devais porter à mon cou. Il grugeait toutes mes énergies. Mon esprit s’égarait un peu partout… Dans mon sommeil, je rêvai de personnages étranges issus de je ne sais quelles sombres histoires de Nains et de Sorcières. Heureusement, J’entendis aussi des chants inconnus, des musiques douces...

Ce n’était que des rêves. Et pourtant, au bout d’un certain temps, lorsque j’ouvris les yeux, un grand gaillard se tenait devant moi. Il n’avait pas le regard doux d’un elfe, mais les yeux verts d’un homme aux grands pas vers… les terres de l’inconnu.

À suivre…

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1. Illustration : Michael Hague. Les Hobbit ou histoire d’un aller et retour


Commentaires

  1. Tout semble bien fonctionner.

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  2. Sans détour, sans aucun doute ;

    Bien le bonjour à vous, Mireille Noël.

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  3. >SIL:

    Bonjour Souffledame,

    le Québec combat un verglas terrible! Ma voiture ressemblait à un igloo...

    Après plus de deux heures,j'ai réussi à ouvrir une porte à l'aide d'un séchoir...

    Je souhaite vous lire à nouveau lorsque les mots seront de retour sans détour!

    à bientôt.

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  4. Je ne connaissais pas la technique du séchoir, c'est le fun à fondre pour rouler.

    Je vais m'offrir un cadeau pour la réouverture de souffledame, mais cela ne sera qu'en février.

    Merci pour les nouvelles de par chez vous.

    Sincèrement

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  5. J'ai l'impression de voir double avec ce texte qui unit l'imaginaire et l'imaginé.

    Se méfier des femmes qui s'intéressent à vos bourses, surtout à New York et par les temps qui courent. Elles s'approchent de vous en relevant leurs jupes, et c'est la crise.

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