Tout est plus gros sur l’île de Nantucket.
Depuis une semaine, je vis au rythme de cette terre de marins perdue au milieu de l’Atlantique. Une terre immense entourée d’un océan monstrueux. Un point rouge sur le globe terrestre. Rouge et immense comme une baleine blanche touchée au cœur par une histoire sanguinaire.
La Chrysler rouge arpente les chemins qui longent les berges. Je l’ai surnommée Moby Dick. Je lui découvre une personnalité nouvelle. Une sympathie renouvelée s’établit entre elle et moi. C’est ma nouvelle goélette terrestre, ma complice de voyage au pays des baleiniers.
Tout est plus grand sur l’île de Nantucket.
Depuis plus d’une semaine, je fais la grève de la faim sur la grève. Pendant que la tribu se régale de repas gargantuesques au chic Nantucket Dream, je demeure à l’intérieur de mon cachalot personnel. En compagnie de Cathy-chien, je rédige mon journal de bord, consulte mon album photos et établit mon itinéraire du jour. Je ne toucherai plus jamais à ces horribles petits déjeuners gigantesques ! Je ne me transformerai pas en rorqual pour le temps des vacances. Les nausées et les coups de soleil n’auront pas raison des vacances de mademoiselle au pays chasseurs de Moby Dick.
Tout est plus compliqué sur l’île de Nantucket.
Je dois prendre la mer avec Ismaël, cet après-midi. Je me suis procuré le fichu chapeau prescrit. J’ai eu beaucoup de mal à le dénicher, cet objet obligatoire et parfaitement ridicule. Je déteste les chapeaux, les petits déjeuners énormes et les chasseurs de tout acabit. Alors, j’ai dû négocier longuement ma permission de monter à bord de cet ancien baleinier. Je lui ai fait comprendre que je ne voulais pas vraiment aller à la pêche sur son navire. Je veux simplement vivre une expérience d’apprenti matelot baleinier végétarien à bord d’une ancienne croqueuse de baleine…
Je ne sais pas pourquoi, Ismaël ne comprend pas mon esprit poétique.
Évidemment, il est gros et grand comme un baleinier.
Je ne sais pas pourquoi, mon chapeau blanc et rouge ne lui plaît pas.
Évidemment, mademoiselle M est compliquée, blanche et rouge comme une jeune baleine rebelle.
Je ne sais pas pourquoi, tout est plus gros, grand, compliqué, blanc et rouge comme Moby Dick sur l’île de Nantucket.
À suivre…
_______________
1. Illustration: Evelyn Pickering De Morgan. S.O.S.
Découvrez Jamie Cullum!
Depuis une semaine, je vis au rythme de cette terre de marins perdue au milieu de l’Atlantique. Une terre immense entourée d’un océan monstrueux. Un point rouge sur le globe terrestre. Rouge et immense comme une baleine blanche touchée au cœur par une histoire sanguinaire.
La Chrysler rouge arpente les chemins qui longent les berges. Je l’ai surnommée Moby Dick. Je lui découvre une personnalité nouvelle. Une sympathie renouvelée s’établit entre elle et moi. C’est ma nouvelle goélette terrestre, ma complice de voyage au pays des baleiniers.
Tout est plus grand sur l’île de Nantucket.
Depuis plus d’une semaine, je fais la grève de la faim sur la grève. Pendant que la tribu se régale de repas gargantuesques au chic Nantucket Dream, je demeure à l’intérieur de mon cachalot personnel. En compagnie de Cathy-chien, je rédige mon journal de bord, consulte mon album photos et établit mon itinéraire du jour. Je ne toucherai plus jamais à ces horribles petits déjeuners gigantesques ! Je ne me transformerai pas en rorqual pour le temps des vacances. Les nausées et les coups de soleil n’auront pas raison des vacances de mademoiselle au pays chasseurs de Moby Dick.
Tout est plus compliqué sur l’île de Nantucket.
Je dois prendre la mer avec Ismaël, cet après-midi. Je me suis procuré le fichu chapeau prescrit. J’ai eu beaucoup de mal à le dénicher, cet objet obligatoire et parfaitement ridicule. Je déteste les chapeaux, les petits déjeuners énormes et les chasseurs de tout acabit. Alors, j’ai dû négocier longuement ma permission de monter à bord de cet ancien baleinier. Je lui ai fait comprendre que je ne voulais pas vraiment aller à la pêche sur son navire. Je veux simplement vivre une expérience d’apprenti matelot baleinier végétarien à bord d’une ancienne croqueuse de baleine…
Je ne sais pas pourquoi, Ismaël ne comprend pas mon esprit poétique.
Évidemment, il est gros et grand comme un baleinier.
Je ne sais pas pourquoi, mon chapeau blanc et rouge ne lui plaît pas.
Évidemment, mademoiselle M est compliquée, blanche et rouge comme une jeune baleine rebelle.
Je ne sais pas pourquoi, tout est plus gros, grand, compliqué, blanc et rouge comme Moby Dick sur l’île de Nantucket.
À suivre…
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1. Illustration: Evelyn Pickering De Morgan. S.O.S.
Découvrez Jamie Cullum!
Moby Dick en rouge métal, et mademoiselle M en greviste de la faim ; tout est plus fin sur l'île de Nantucket.
RépondreSupprimerIl me faudrait un vocabulaire marin.
Moi je préfère être sous les baleines que dans la baleine.
RépondreSupprimerJe pense que Mademoiselle M apprécierait cette subtile élégance.
;-)
sous la baleine, une fée. :)
RépondreSupprimerMelo sous les baleines disait: Je voudrais danser.
RépondreSupprimerReading dans la baleine disait: Je suis une marine fée...
Mademoiselle M aime beaucoup vos subtilités!