Mr. Darcy dansa seulement une fois avec Mrs. Hurst et une fois avec miss Bingley. Il passa le reste du temps à se promener dans la salle, n’adressant la parole qu’aux personnes de son groupe et refusant de se laisser présenter aux autres. Aussi fut-il vite jugé. C’était l’homme le plus désagréable et le plus hautain que la terre eût jamais porté, et l’on espérait bien qu’il ne reparaîtrait à aucune autre réunion.
Jane Austen. Orgueil et préjugés.
Une semaine après son lamentable échec au centre commercial, le petit B avait déclaré fièrement :
-- Qu’est-ce que vous voulez que je fasse dans un pré ? C’est ridicule ! Sortez de votre retraite fleurie. Venez vous battre en duel dans les ruelles… comme le veut la coutume de Nouveau-Bordeaux. Votre tactique est dénuée de tout sens d’honneur.
Devant un tel étalage d’orgueil, le clan et moi n’avions pas jugé opportun de lui offrir la moindre répartie. Nous avions continué nos activités de préparation à la compétition du mois de mai, en Angleterre. Nous le laissâmes mijoter de sombres projets avec ses acolytes. Il nous parut assurément inutile d’entreprendre une conversation avec un tel vaniteux. Le clan avait beaucoup mieux à faire que de se préoccuper des jeux futiles de ce chef de village prétentieux, sans imagination.
Ce fut une sorte de trêve entre les deux clans rivaux du quartier. Nous pûmes, en toute tranquillité, poursuivre notre éducation en vue du grand tournoi Jane Austen. Le mois de mai étant propice aux promenades dans les champs et les prés, nous avions décidé de tenir nos séances de lectures dans le pré fleuri de la petite G. Nous avons lu, analysé, discuté et rêvé de tous les romans du grand auteur. Emma, Élizabeth, Mr. Darcy ainsi que tous les personnages de l’illustre dame avaient pris forme dans notre quotidien. Du matin au soir, nous nous sommes plongés dans cet univers particulier.
Aussi, je peux affirmer sans honte que nous sommes prêts pour les compétitions.
Enfin, peut-être…
Il faut beaucoup de courage pour se présenter à un tel événement. Des étrangers osant défier de fiers experts sur leur propre territoire. Peu importe, nous irons jusqu’au bout de l’aventure. Le clan et moi, les chevaliers de l’encrier, sommes prêts à faire face à toutes les quadrilles littéraires ou autres des chevaliers de l’île Delanote.
Dimanche matin. Bath, Angleterre. Premier jour des épreuves Austen.
Je suis debout dans le pré de Northanger Abbey.
Je suis debout et je lis dans le pré de Mansfield Park.
Je suis debout et je lis, seule, dans le village de Jane Austen…
Que ferait Jane ?
À suivre…
________________
1. Illustration. Edmund Blair Leighton. Douce solitude. 1819.
Jane Austen. Orgueil et préjugés.
Une semaine après son lamentable échec au centre commercial, le petit B avait déclaré fièrement :
-- Qu’est-ce que vous voulez que je fasse dans un pré ? C’est ridicule ! Sortez de votre retraite fleurie. Venez vous battre en duel dans les ruelles… comme le veut la coutume de Nouveau-Bordeaux. Votre tactique est dénuée de tout sens d’honneur.
Devant un tel étalage d’orgueil, le clan et moi n’avions pas jugé opportun de lui offrir la moindre répartie. Nous avions continué nos activités de préparation à la compétition du mois de mai, en Angleterre. Nous le laissâmes mijoter de sombres projets avec ses acolytes. Il nous parut assurément inutile d’entreprendre une conversation avec un tel vaniteux. Le clan avait beaucoup mieux à faire que de se préoccuper des jeux futiles de ce chef de village prétentieux, sans imagination.
Ce fut une sorte de trêve entre les deux clans rivaux du quartier. Nous pûmes, en toute tranquillité, poursuivre notre éducation en vue du grand tournoi Jane Austen. Le mois de mai étant propice aux promenades dans les champs et les prés, nous avions décidé de tenir nos séances de lectures dans le pré fleuri de la petite G. Nous avons lu, analysé, discuté et rêvé de tous les romans du grand auteur. Emma, Élizabeth, Mr. Darcy ainsi que tous les personnages de l’illustre dame avaient pris forme dans notre quotidien. Du matin au soir, nous nous sommes plongés dans cet univers particulier.
Aussi, je peux affirmer sans honte que nous sommes prêts pour les compétitions.
Enfin, peut-être…
Il faut beaucoup de courage pour se présenter à un tel événement. Des étrangers osant défier de fiers experts sur leur propre territoire. Peu importe, nous irons jusqu’au bout de l’aventure. Le clan et moi, les chevaliers de l’encrier, sommes prêts à faire face à toutes les quadrilles littéraires ou autres des chevaliers de l’île Delanote.
Dimanche matin. Bath, Angleterre. Premier jour des épreuves Austen.
Je suis debout dans le pré de Northanger Abbey.
Je suis debout et je lis dans le pré de Mansfield Park.
Je suis debout et je lis, seule, dans le village de Jane Austen…
Que ferait Jane ?
À suivre…
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1. Illustration. Edmund Blair Leighton. Douce solitude. 1819.
//Que ferait Jane ?//
RépondreSupprimerElle croquerait une pomme.
re-test
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