Un murmure est né, au loin, et possède déjà l’horizon.
Colette. De ma fenêtre.
Je suis debout dans la salle de classe.
Je suis seule.
Je ne suis plus de colle.
Mes heures de retenues après la classe sont terminées et, pourtant, je suis encore à l’école. Non, je ne suis pas souffrante. Vous avez bien lu. Mademoiselle M traîne, erre dans les corridors de l’horrible institution avec son cahier couverts d’étoiles.
De mon cahier, je vois des pays de toutes les couleurs. Les contrées éternelles des poètes, des romanciers, des peintres de la Renaissance et de l’impressionnisme. Le livre des heures de colle est rempli de notes, d’esquisses et d’extraits fabuleux. Le carnet du jardin secret des sentiers derrière les grilles sent la lavande…
Madame Lavande est repartie dans son pays.
Pendant des mois, nous avons exploré les routes réelles et imaginaires de mon quartier. Pendant des heures et des heures, nous avons visité les mondes de Colette, de Rimbaud, de Carroll, de Monet, de Botticelli, de Bach et d’illustres inconnus.
Nos escapades étaient si pleines de vie que tout le clan s’est mis de la partie. Ce fut une trêve dans la guerre des tribus. Même le petit B et ses cornichons nous ont laissés tranquilles. Notre cercle littéraire et artistique de Nouveau-Bordeaux ne les intéressait pas. Tant pis…
Madame Lavande s’est envolée vers la Provence pour se marier.
Pendant des semaines et des semaines, elle nous a donné le goût de lire, d’écrire, de dessiner, de peindre, de jouer de la musique. Elle nous a montré le miroir et l’autre côté du miroir. Elle a soufflé un vent de poésie dans notre quartier, dans notre école. Elle a hissé les voiles de la découverte, celle qui nous ouvre les portes vers les autres mondes.
Madame Lavande est une fée.
Je suis debout dans le sous-sol de l’école.
Je ne suis pas seule.
Adieu, Madame Lavande !
Merci pour les heures de colle.
______________
1. Illustration: Claude Monet: Le jardin de Monet à Vétheuil. 1881.
Colette. De ma fenêtre.
Je suis debout dans la salle de classe.
Je suis seule.
Je ne suis plus de colle.
Mes heures de retenues après la classe sont terminées et, pourtant, je suis encore à l’école. Non, je ne suis pas souffrante. Vous avez bien lu. Mademoiselle M traîne, erre dans les corridors de l’horrible institution avec son cahier couverts d’étoiles.
De mon cahier, je vois des pays de toutes les couleurs. Les contrées éternelles des poètes, des romanciers, des peintres de la Renaissance et de l’impressionnisme. Le livre des heures de colle est rempli de notes, d’esquisses et d’extraits fabuleux. Le carnet du jardin secret des sentiers derrière les grilles sent la lavande…
Madame Lavande est repartie dans son pays.
Pendant des mois, nous avons exploré les routes réelles et imaginaires de mon quartier. Pendant des heures et des heures, nous avons visité les mondes de Colette, de Rimbaud, de Carroll, de Monet, de Botticelli, de Bach et d’illustres inconnus.
Nos escapades étaient si pleines de vie que tout le clan s’est mis de la partie. Ce fut une trêve dans la guerre des tribus. Même le petit B et ses cornichons nous ont laissés tranquilles. Notre cercle littéraire et artistique de Nouveau-Bordeaux ne les intéressait pas. Tant pis…
Madame Lavande s’est envolée vers la Provence pour se marier.
Pendant des semaines et des semaines, elle nous a donné le goût de lire, d’écrire, de dessiner, de peindre, de jouer de la musique. Elle nous a montré le miroir et l’autre côté du miroir. Elle a soufflé un vent de poésie dans notre quartier, dans notre école. Elle a hissé les voiles de la découverte, celle qui nous ouvre les portes vers les autres mondes.
Madame Lavande est une fée.
Je suis debout dans le sous-sol de l’école.
Je ne suis pas seule.
Adieu, Madame Lavande !
Merci pour les heures de colle.
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1. Illustration: Claude Monet: Le jardin de Monet à Vétheuil. 1881.
Des heures de colle qui collent au corps, au cœur, à l'âme, et font des invitations aux voyages. Bâtir, construire. Se bâtir, se construire, lentement comme sur une forge chaude et brulante et façonnante.
RépondreSupprimerJ'aime la belle histoire et ses couleurs. Le bruit des pas et tout...
Toujours là, Mireille, Mireille.
Gaëna petite abeille.
Sourire.
Ne sois pas triste ,M .
RépondreSupprimerC'est après la pluie que la lavande nous rappelle son parfum.
C'est avec les premiers rayons de soleil que la lavande devient un buisson de papillons.
Quand la lavande devient
Madeleine
>Gaëna: Des heures de colle collées dans le coeur et dans l'âme de la société des poètes d'hier et d'aujourd'hui.
RépondreSupprimerDes petits pas d'écoliers sur les mots des grands suggérés par les amis des arts...
Jolies étoiles dans mon cahier d'hier et d'aujourd'hui!
>melo: Quelle merveilleuse métaphore sur les mots. J'hume le parfum de la lavande et celui de la madeleine...
et je pense à la madeleine de Proust.
Je suis ravie!
Merci!