Ça ne peut pas durer toujours, toute cette frénésie et ces galopades. Il faut bien aller quelque part, trouver quelque chose. […] Ainsi donc Dean s’était tapé environ quatre mille milles depuis Frisco, avec l’Arizona et le crochet de Denver, le tout en quatre jours, entrelardés d’innombrables aventures, et ce n’était que le début.
Jack Kerouac. Sur la route.
Mademoiselle M,
Des histoires à raconter. Encore et toujours de fabuleuses histoires à raconter. Je vous écris quelques mots à la plume sous la lune de l’Oklahoma. Quelques minutes seulement, car je sais que vous êtes fort occupé à préparer votre numéro pour le concours de miss Chichi City Delamer, ma belle little Miss Delamer.
Oh ! Mademoiselle ! Je voyage sur la musique de dame nature. Le vieux Danny serait drôlement fier de moi. Je ne sais pas si vous allez me croire, mais ce que je vous écris est pure vérité ! Yes ! Mademoiselle ! En quatre jours seulement, j’ai profité de l’hospitalité des sans-abri du Tennessee, du Mississippi, de la Virginie et de l’Oklahoma. J’ai savouré des tartes aux cerises surmontées de glace à la vanille dans les diners. J’ai récolté quelques migraines aussi, mais… cela est dû au fait que je ne sais pas digérer la Ginger Beer. Ce n’est pas grave, ma belle Little Miss Delamer. Je vous imagine, interprétant votre pavane Delamer au bord de la mer de San Francisco, et tous les maux disparaissent pour faire place aux belles histoires à raconter. Celles de la route du pianiste de l’océan, en route vers la mer Delamer.
Je sais. C’est difficile à croire. Mais, c’est une vraie histoire. Voilà que, de train en train, je saute sur un engin plutôt bizarre. Une machine extraordinaire Mademoiselle. Un train de cirque. Pas n’importe quel cirque, Mademoiselle. Je vous parle du Buffalo Bill Wild Circus !!! J’ai croisé la route du cirque de l’Amérique. Et ce cirque Mademoiselle, il se rend en Californie. Plus précisément à San Francisco !
Le vieux Danny serait fier de moi. Lui qui aimait tellement les chevaux. J’ai monté un numéro de cirque époustouflant avec miss Calamity Jane, la reine de la diligence, du tir au fusil, du tir au poignet, la reine du poney express. C’est une louve. Oh ! Yes ! Mademoiselle ! Je suis des cours de cow-boy privés. Je dois dire que j’ai quelques bonnes références puisque ma mère était une jument. Je cabriole sur les destriers comme sur les notes d’un piano. Wonderful !
Des histoires à raconter. Je dois me hâter, car j’ai un truc bizarre qui me tombe sur la tête. Voilà. Je vous raconte. Le soir, toute la troupe s’amuse au saloon d’Eipho McBiomagee. J’accompagnais au piano miss Nancy Raccoon Desbois lorsque son petit ami m’a proposé une partie de poker. J’ai dû accepter, car l’individu à la mine dangereuse est vraiment plus gros que moi et je crois qu’il ignore le sens de l’humour. C’est le King Rock and roll du club de la rime de Memphis. Nous avons joué toute la nuit. À l’aube, les amis m’ont expliqué que j’avais gagné la partie. Alors, ce fut la fête. Enfin, la fête jusqu’à ce que Billy the RID me lance un défi que les gens de ce bled nomment un duel !!! Yes ! Mademoiselle ! Un vrai duel comme avec Jelly Roll Morton, mais sans piano. Une bagarre de rue sur la route. Un vrai mélodrame western spaghetti. N’est-ce pas marvelous tout ce jazz!
Je vous raconterai la suite de l’histoire. Enfin, je le souhaite. Je ne sais pas si je gagnerai ce duel de drôles de pistolets. Je le souhaite, car je veux vous voir danser avec les Triplettes de Vanilleville au concours Little Miss Delamer 2007.
Racontez une histoire avec votre guitare. Un conte de jazz d’est en ouest. Un conte soul à couper le souffledame. L’histoire merveilleuse de votre route naturelle vers la mer, votre histoire little Miss Delamer.
Bonne route, Majesty !
Duemille
À suivre…
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1. Illustration : Jean-Paul Riopelle. Vallée.
Jack Kerouac. Sur la route.
Mademoiselle M,
Des histoires à raconter. Encore et toujours de fabuleuses histoires à raconter. Je vous écris quelques mots à la plume sous la lune de l’Oklahoma. Quelques minutes seulement, car je sais que vous êtes fort occupé à préparer votre numéro pour le concours de miss Chichi City Delamer, ma belle little Miss Delamer.
Oh ! Mademoiselle ! Je voyage sur la musique de dame nature. Le vieux Danny serait drôlement fier de moi. Je ne sais pas si vous allez me croire, mais ce que je vous écris est pure vérité ! Yes ! Mademoiselle ! En quatre jours seulement, j’ai profité de l’hospitalité des sans-abri du Tennessee, du Mississippi, de la Virginie et de l’Oklahoma. J’ai savouré des tartes aux cerises surmontées de glace à la vanille dans les diners. J’ai récolté quelques migraines aussi, mais… cela est dû au fait que je ne sais pas digérer la Ginger Beer. Ce n’est pas grave, ma belle Little Miss Delamer. Je vous imagine, interprétant votre pavane Delamer au bord de la mer de San Francisco, et tous les maux disparaissent pour faire place aux belles histoires à raconter. Celles de la route du pianiste de l’océan, en route vers la mer Delamer.
Je sais. C’est difficile à croire. Mais, c’est une vraie histoire. Voilà que, de train en train, je saute sur un engin plutôt bizarre. Une machine extraordinaire Mademoiselle. Un train de cirque. Pas n’importe quel cirque, Mademoiselle. Je vous parle du Buffalo Bill Wild Circus !!! J’ai croisé la route du cirque de l’Amérique. Et ce cirque Mademoiselle, il se rend en Californie. Plus précisément à San Francisco !
Le vieux Danny serait fier de moi. Lui qui aimait tellement les chevaux. J’ai monté un numéro de cirque époustouflant avec miss Calamity Jane, la reine de la diligence, du tir au fusil, du tir au poignet, la reine du poney express. C’est une louve. Oh ! Yes ! Mademoiselle ! Je suis des cours de cow-boy privés. Je dois dire que j’ai quelques bonnes références puisque ma mère était une jument. Je cabriole sur les destriers comme sur les notes d’un piano. Wonderful !
Des histoires à raconter. Je dois me hâter, car j’ai un truc bizarre qui me tombe sur la tête. Voilà. Je vous raconte. Le soir, toute la troupe s’amuse au saloon d’Eipho McBiomagee. J’accompagnais au piano miss Nancy Raccoon Desbois lorsque son petit ami m’a proposé une partie de poker. J’ai dû accepter, car l’individu à la mine dangereuse est vraiment plus gros que moi et je crois qu’il ignore le sens de l’humour. C’est le King Rock and roll du club de la rime de Memphis. Nous avons joué toute la nuit. À l’aube, les amis m’ont expliqué que j’avais gagné la partie. Alors, ce fut la fête. Enfin, la fête jusqu’à ce que Billy the RID me lance un défi que les gens de ce bled nomment un duel !!! Yes ! Mademoiselle ! Un vrai duel comme avec Jelly Roll Morton, mais sans piano. Une bagarre de rue sur la route. Un vrai mélodrame western spaghetti. N’est-ce pas marvelous tout ce jazz!
Je vous raconterai la suite de l’histoire. Enfin, je le souhaite. Je ne sais pas si je gagnerai ce duel de drôles de pistolets. Je le souhaite, car je veux vous voir danser avec les Triplettes de Vanilleville au concours Little Miss Delamer 2007.
Racontez une histoire avec votre guitare. Un conte de jazz d’est en ouest. Un conte soul à couper le souffledame. L’histoire merveilleuse de votre route naturelle vers la mer, votre histoire little Miss Delamer.
Bonne route, Majesty !
Duemille
À suivre…
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1. Illustration : Jean-Paul Riopelle. Vallée.
Pour terminer en beauté mon dimanche soir, avec ces missives échangés. Les lire l'une après l'autre, et l'espace d'un instant, être emporté par le fil de l'histoire.
RépondreSupprimer//Je suis des cours de cow-boy privés.//
RépondreSupprimermoi aussi, mais des cours de cow-boy privés de monture.
a pied, on risque certes de marcher sur un serpent, mais tant pis! Le poison n'est pas mechant.
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on s'amuse bien avec Miss Delamer.
J'aimerais bien la voir un jour--
dans un maillot vanille cerise comme le mien.
Billy the Rid: me semble louche.
//Billy the Rid: me semble louche.//
RépondreSupprimerje voulais dire, une fine mouche.
>Souffledame: Duemille est sur le fil d'un rasoir. Je souhaite qu'il ne soit nullement transformé en passoire avant... la fin de l'histoire.
RépondreSupprimer>Reading is Dangerous: Joli couleur! Et je suis une fine louche... heu, souche... enfin.
À la fin de l'envoi... je mouche et je touche!