Bref, abandonnant mon gros manuscrit inachevé qui trônait sur mon bureau, refermant un matin pour la dernière fois mon lit douillet, je pris le large avec le sac de toile où j’avais serré quelques objets indispensables et je mis le cap sur l’océan Pacifique avec mes cinquante dollars en poche.
Jack Kerouac. Sur la route.
Mademoiselle M,
Je suis tellement désolé. Je sais que je vous ai fait de la peine. Je suis un imbécile, un cornichon. Alors, je veux vous raconter une histoire incroyable. L’histoire d’un musicien assis sur une bombe qui attendait que la tempête fasse rage afin que le paquebot sombre… et que le pianiste citron cornichon ancré dans ce cauchemar disparaisse dans l’océan, au fond de la mer.
La tempête fit rage. Le paquebot se retrouva au fond de l’eau, sans le pianiste.
Je ne sais pas pourquoi ni comment. Rien de terrible n’arriva au citron de mer, le pianiste de l’océan. La mer, la vraie, n’a pas voulu de moi, cette fois. Je me réveillai sur le quai. Je me retrouvai dans le port de New York, aux portes de l’Amérique !
Yes ! Mademoiselle M! Me voilà sur la terre ferme. Je ne regarde toujours pas la mer, car ce n’est pas de cet angle que je veux la voir. Je vous écris de Harlem, des sous-sols inconnus pleins de musiciens extraordinaires. Je suis sur la terre du jazz.
Pour me faire pardonner, j’ai pensé vous donner rendez-vous à San Francisco. D’ailleurs, je vous ai inscrit à un concours fabuleux. Un concours réservé aux jeunes musiciens. Le fantastique événement : Little Miss Delamer. Ce concert est pour vous, M. Vous serez le little prodige de cette rencontre. Votre concerto sera wonderful !
De mon côté, je parcourrai la route à pied, à cheval, en voiture, en train. J’effectuerai le trajet de toutes les manières possibles comme Jack. Je traverserai la route de la mer jusqu’à San Francisco juste pour vous. Je vous ferai parvenir des cartes postales tout le long de ce voyage au cœur du beat. Je vous écrirai la belle histoire du pianiste de l’océan qui voulait voir la mer… de la terre de San Francisco.
Je vous donne rendez-vous à la fin du mois.
Exercez-vous un peu à la guitare. Ce sera wonderful.
Bonne route.
Duemille
À suivre…
_______________
1.Illustration: Douanier Rousseau. Le navire dans la tempête. Orage sur la mer. 1893.
Jack Kerouac. Sur la route.
Mademoiselle M,
Je suis tellement désolé. Je sais que je vous ai fait de la peine. Je suis un imbécile, un cornichon. Alors, je veux vous raconter une histoire incroyable. L’histoire d’un musicien assis sur une bombe qui attendait que la tempête fasse rage afin que le paquebot sombre… et que le pianiste citron cornichon ancré dans ce cauchemar disparaisse dans l’océan, au fond de la mer.
La tempête fit rage. Le paquebot se retrouva au fond de l’eau, sans le pianiste.
Je ne sais pas pourquoi ni comment. Rien de terrible n’arriva au citron de mer, le pianiste de l’océan. La mer, la vraie, n’a pas voulu de moi, cette fois. Je me réveillai sur le quai. Je me retrouvai dans le port de New York, aux portes de l’Amérique !
Yes ! Mademoiselle M! Me voilà sur la terre ferme. Je ne regarde toujours pas la mer, car ce n’est pas de cet angle que je veux la voir. Je vous écris de Harlem, des sous-sols inconnus pleins de musiciens extraordinaires. Je suis sur la terre du jazz.
Pour me faire pardonner, j’ai pensé vous donner rendez-vous à San Francisco. D’ailleurs, je vous ai inscrit à un concours fabuleux. Un concours réservé aux jeunes musiciens. Le fantastique événement : Little Miss Delamer. Ce concert est pour vous, M. Vous serez le little prodige de cette rencontre. Votre concerto sera wonderful !
De mon côté, je parcourrai la route à pied, à cheval, en voiture, en train. J’effectuerai le trajet de toutes les manières possibles comme Jack. Je traverserai la route de la mer jusqu’à San Francisco juste pour vous. Je vous ferai parvenir des cartes postales tout le long de ce voyage au cœur du beat. Je vous écrirai la belle histoire du pianiste de l’océan qui voulait voir la mer… de la terre de San Francisco.
Je vous donne rendez-vous à la fin du mois.
Exercez-vous un peu à la guitare. Ce sera wonderful.
Bonne route.
Duemille
À suivre…
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1.Illustration: Douanier Rousseau. Le navire dans la tempête. Orage sur la mer. 1893.
Ce titre, me plait beaucoup.
RépondreSupprimerCe début de nouvelles promet une belle navigation.
Ce sera wonderful et very émouvant le jour où nous agirons enfin pour jeter aux sables mouvants les fabriquants de bombes flottantes ou non. Je me souviens des bombes rebondissantes testées par l’armée américaine, qui nous montrait des images de ses machines à tuer des pauvres gens à la télévision, quand j’étais petit, sans doute pour que nous comprenions que piano ou non la musique et les arts ne servent à rien, toute résistance est inutile.
RépondreSupprimerJe voudrais bien la visiter à nouveau, l’Amérique, et je vous inviterais à m’accompagner, si vous en aviez le temps, mais les iris scans et les tasers non merci, l’Amérique de Kérouac n’est plus, Duemille devrait finalement faire fa(r)ce à la mer et dos au continent, pour jouer, cela s’entend, un blues du genre “Alerte Jaune, I got a bone, Alerte Orange, t’es belle mon ange, Alerte Rouge, j’aime quand tu bouges.”
en passant, voici mon adresse courtoise, on ne sait jamais, ça pourrait servir : solipold à gmail.com
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beau texte, bravo!
et j'aime l'image, ce bateau, ce navire, on dirait une banane avec des hublots.
>Souffledame: Mine de rien, cela dit sans mauvais jeu de mots, ce titre véhicule plusieurs thèmes. Et je vous avoue que je n'avais nullement prémédité tout cela. Je réalise seulement que la création émane presque toujours d'un souffle inconscient, d'un rêve profond que l'on découvre, au fur et à mesure que l'on chemine sur le papier ou ailleurs. Il s'agit d'un petit clin d'oeil à la langue française, un petit voyage sur la route du cinéma de Little Miss Sunshine, d'un petit regard sur l'oeuvre de Kerouac, d'une suite imaginaire au roman de Baricco...
RépondreSupprimerLittle Miss Delamer navigue...
>reading is Dangerous: J'aime vos commentaires. Je voudrais bien, tout comme vous, que les folies explosives soient choses du passé... Mais non. Toutes les machines de guerre sont encore à l'oeuvre.
Je n'y peut rien. L'art est la seule arme qui me convienne. En ce sens, cette mine me semble plutôt utile... Elle se taille une petite route sur les chemins pacifiques.
Little Miss Delamer et Duemille se rendent au Pacifique.
Little Boy, de l'autre côté du pacifique, à cinquante ans...
Duemille, du côté américain du Pacifique, est le Novecento de l'an deux mille...
Tout a changé. Tout es pareil...
Souhaitons-nous un avenir pacifique... pour toutes les suites.
>Mireille Nöel : Etonnant votre commentaire, car il m'était effectivement venue en tête "Little Miss Sunshine" et encore "La petite fille de la mer(e)", Amere, non puisque Sun is shinning.
RépondreSupprimer>Readig_is_dangerous : vraiment vous portez bien votre pseudo. Mais vous lire, est un souffle poétique à frange d'une frontière et mouvante.
La guerre pour mieux éviter d'affronter des tourments effroyables, de notre condition ?
Orange sur la mer,
RépondreSupprimerMer des émotions,
Berceau de notre force vitale,
De notre créativité,
Où le plomb peut être transformé en or, brillant comme un soleil.
Sun is shinning...in us.
Wonderful.
>Souffledame: Je laisse Little Miss Delamer me guider vers le soleil pacifique qui prend naissance sur les cordes de sa guitare poétique
RépondreSupprimerLes enfants de la guerre ont droit au soleil de la paix
Merci de votre présence
>Surprise: Quelle belle surprise! Ne nous privez plus de votre poésie. Vos rimes sont des petits rayons de soleil. Votre présence est une magnifique berceuse, une chanson douce que j'apprécie autant qu'une rivière d'or qui nous transporte vers les routes pacifiques
Un merveilleux pèlerinage vers la mer
Merci
Pour partir en voyage on doit toujours déserter quelque part... Bois, mers, ciels bleus, rêve de soi, rêves des autres. Il se trouve au coin de nos imaginaires de merveilleuses Little Miss Delamer, Little Miss Delaterre, des bateaux qui enivrent et saoulent de belle folie.
RépondreSupprimerL'image du monde change peut-être mais la capacité à rêver demeure.
Comme disait le grand Jacques -des mots que j'aime par dessus tout- «Je vous souhaite des milliers de rêves et la force d'en réaliser quelques uns.»
>Gaëna:
RépondreSupprimerIl y a longtemps que je rêve
Jamais je ne cesserai
Certains rêves se réalisent
certains rêvent dans l'encrier
L'important demeure l'espoir des rêves
L'important, c'est l'histoire des rêves...
Bons rêves!
à la claire fontaine
RépondreSupprimerm’en allant promener
j’ai trouvé l’eau si belle
que je m’y suis baigné
il y a longtemps que je t’aime
jamais je ne…