Mon sac à dos pesait une tonne. J’avais un peu exagéré la dose dans les préparatifs de l’expédition. Je transportai sur mes épaules l’équipement du parfait spéléologue amateur : thermomètre, chronomètre, boussole; pelle, pic, cordes; vivres de toutes sortes, etc. M’enfin, un voyage au centre de la Terre, ce n’est pas une petite promenade. Alors, mieux vaut prévoir une petite laine…
Chargée comme un éléphant, j’arrivai chez François épuisée. Une seule étape de franchie, traverser la rue, et déjà, j’étais fatiguée. Décidément, ce pèlerinage sur les chemins de Nouveau-Bordeaux s’amorçait à pas de tortue. Mauvais augure. J’entrevis des heures d’escalades interminables, des Everest utopiques à franchir sur de longs kilomètres afin de découvrir le Sneffels de mon Fantômas! Peu importe, je marcherai toutes voiles dehors. Mon honneur était en jeu! Et puis, j’avais deux ou trois petites laines…
François émergea de chez lui avec son barda. Du diable! Il était cent fois plus garni que moi. Mon stress matinal prit de l’ampleur. J’entrevis une descente aux enfers inévitable. Heureusement, une bonne nouvelle me ravigota. La mère de François était bénévole à la bibliothèque municipale. La veille, elle avait affirmé avoir découvert un livre saccagé sur les rayons. Plusieurs pages avaient été endommagées. Évidemment, il s’agissait de Voyage au Centre de la Terre… Le morceau choisi par le monstre avait été découpé au ciseau! Nos soupçons se confirmaient : le trublion habitait le quartier. Il fréquentait l’établissement de piètre manière en profanant ainsi l’œuvre d’un auteur.
-- Il est donc inscrit dans les registres. Nous le piégerons en examinant les documents.
-- Peut-être que oui, peut-être que non… opina François. Il a bousillé les pages sans demander son reste. Cette signature n’a pas laissé de trace. Alors, comment prouver son identité? Cela me semble difficile.
Décidément, l’appareillage de cette croisade s’avérait de plus en plus ardu. De plus, le grand roux manquait à l’appel. Il était en retard. Sans lui, nous ne pouvions larguer les amarres. Il possédait la cartographie de notre région. Il devait nous conduire au mont Secret, le seul point correspondant à une élévation digne de ce nom dans notre bastion. Pour le moment, notre guide brillait par son absence. Je mis une petite laine…
Notre sherpa se pointa au rendez-vous avec une heure de retard. Je bouillis de rage sous ma petite laine. Toutes explications me parurent inutiles. Je lui demandai de nous indiquer la direction. Puis, sans plus de préambule, je décrétai la mise en marche de l’équipée tout de go.
Deux heures plus tard, nous nous retrouvâmes au sommet d’une colline au centre d’une vallée. De cet observatoire, nous pûmes contempler avec étonnement, toute la splendeur de notre territoire. Après quelques considérations géographiques, un consensus fort étrange se profila dans le trio. Le seul point de repère qui s’apparentait avec le Scartaris de Verne était… un monticule sur un chantier de construction situé au nord-est, à bâbord de notre bibliothèque. Nous avions fait tout ce trajet pour rien. Je lançai ma petite laine…
Quelques minutes plus tard, sous une pluie torrentielle, nous reprenions le droit chemin de l’enquête, sens dessus dessous. Le Centre de la Terre me parut extrêmement loin et froid.
Je remis une petite laine...
Chargée comme un éléphant, j’arrivai chez François épuisée. Une seule étape de franchie, traverser la rue, et déjà, j’étais fatiguée. Décidément, ce pèlerinage sur les chemins de Nouveau-Bordeaux s’amorçait à pas de tortue. Mauvais augure. J’entrevis des heures d’escalades interminables, des Everest utopiques à franchir sur de longs kilomètres afin de découvrir le Sneffels de mon Fantômas! Peu importe, je marcherai toutes voiles dehors. Mon honneur était en jeu! Et puis, j’avais deux ou trois petites laines…
François émergea de chez lui avec son barda. Du diable! Il était cent fois plus garni que moi. Mon stress matinal prit de l’ampleur. J’entrevis une descente aux enfers inévitable. Heureusement, une bonne nouvelle me ravigota. La mère de François était bénévole à la bibliothèque municipale. La veille, elle avait affirmé avoir découvert un livre saccagé sur les rayons. Plusieurs pages avaient été endommagées. Évidemment, il s’agissait de Voyage au Centre de la Terre… Le morceau choisi par le monstre avait été découpé au ciseau! Nos soupçons se confirmaient : le trublion habitait le quartier. Il fréquentait l’établissement de piètre manière en profanant ainsi l’œuvre d’un auteur.
-- Il est donc inscrit dans les registres. Nous le piégerons en examinant les documents.
-- Peut-être que oui, peut-être que non… opina François. Il a bousillé les pages sans demander son reste. Cette signature n’a pas laissé de trace. Alors, comment prouver son identité? Cela me semble difficile.
Décidément, l’appareillage de cette croisade s’avérait de plus en plus ardu. De plus, le grand roux manquait à l’appel. Il était en retard. Sans lui, nous ne pouvions larguer les amarres. Il possédait la cartographie de notre région. Il devait nous conduire au mont Secret, le seul point correspondant à une élévation digne de ce nom dans notre bastion. Pour le moment, notre guide brillait par son absence. Je mis une petite laine…
Notre sherpa se pointa au rendez-vous avec une heure de retard. Je bouillis de rage sous ma petite laine. Toutes explications me parurent inutiles. Je lui demandai de nous indiquer la direction. Puis, sans plus de préambule, je décrétai la mise en marche de l’équipée tout de go.
Deux heures plus tard, nous nous retrouvâmes au sommet d’une colline au centre d’une vallée. De cet observatoire, nous pûmes contempler avec étonnement, toute la splendeur de notre territoire. Après quelques considérations géographiques, un consensus fort étrange se profila dans le trio. Le seul point de repère qui s’apparentait avec le Scartaris de Verne était… un monticule sur un chantier de construction situé au nord-est, à bâbord de notre bibliothèque. Nous avions fait tout ce trajet pour rien. Je lançai ma petite laine…
Quelques minutes plus tard, sous une pluie torrentielle, nous reprenions le droit chemin de l’enquête, sens dessus dessous. Le Centre de la Terre me parut extrêmement loin et froid.
Je remis une petite laine...
À suivre...
Bonjour,
RépondreSupprimerbien joli blog, on dirait mille livres ouverts, c'est plaisant et l'écriture y est vraiment superbe je dois dire.
Bel endroit, je repasserai commenter vos textes si vous le voulez bien.
Merci!
RépondreSupprimerAu plaisir de vous lire!