Les cahiers rouges III

Depuis mercredi dernier, les chiens sont interdits dans le parc Émilie-Gamelin et au square Viger. Précisions : les chiens et leurs maîtres… des sans-abri. Montréal soigne son image. Ville-Marie fait son ménage de printemps. Saison touristique oblige. L’escouade des agents du balai parcourt toutes les routes. La brigade est dans la rue. Problèmes. Les enfants de la rue, ceux qui polluent, ceux qui n’ont plus que la rue et leurs chiens pour survivre dans la rue, que fait-on avec eux? Allons, la question est fort simple, un vrai jeu d’enfant : on les met à la rue! Ce n’est pas important, ce n’est pas grave : ils sont déjà dans la rue! Ils n’auront qu’à changer de rues, de parcs, de squares. Bref, ils n’auront plus qu’à disparaître du décor propret des rues aseptisées de la ville. Du balai! Ce ne sont que des enfants et des chiens de la rue.

Misérables! Quelle vie de misères offrons-nous à nos enfants?

Ça ne me fait pas rigoler du tout de lire des interdits partout. Interdit aux chiens, interdit de ceci de cela… Mais surtout, ces prohibitions qui visent les enfants de la rue et leurs chiens me laissent un goût amer au cœur. Je comprends les craintes, les motifs des résidents de ces quartiers. Cependant, ce sont des enfants que l’on condamne à la rue.

Il me semble que des avenues plus propices seraient beaucoup plus bénéfiques. Ces enfants souffrent, ils ont des problèmes de consommations, de santé mentale, etc. Leurs chiens demeurent souvent leur seule raison de vivre. C’est drôlement important, une raison de vivre. Le moins que l’on puisse faire, c’est d’écouter leur mal de vivre afin de mieux comprendre leurs moindres raisons de survivre. Vivre l’histoire de nos enfants, c’est nous souhaiter un avenir meilleur.

Histoire de Rue :

Inutile de passer par quatre chemins. Tout a débuté dans une vente de trottoir, lors d’un passage dans un mail. La naissance d’une gamine des rues, une fille des rues née pour vivre à la rue. Allez, hop! Chauffeur, Boulevard-du-Rhum. Besoin d’espace! Cela ne se trouve pas au coin de la rue, une telle rue sans issue! Cela ne court pas les rues une telle ambition : avoir pignon sur rue, en pleine rue! Depuis sa naissance, le Kid n’a qu’une seule voie bordée de rêves, une seule avenue en vue : la rue. Dans son esprit vagabond, il est là, le monde… celui qui a des choses à raconter. Elle est là celle qui écoute : l’école de la rue... Kid s’y sent libre et respire. Elle court tous les bruits de la rue, tous les plaisirs qui traînent aux coins des rues.

Évidemment, les parents sont au désespoir. Quelle impasse! Quel cul-de-sac! Qui avons-nous mis au monde? Que pensera l’homme de la rue? Et Kid de répondre : « Ne vous inquiétez pas. Je ne suis pas seule. J’ai ma chienne, mes compagnons de quêtes et de fêtes. Je suis une petite fleur de la butte, née entre deux pavés. Je ne peux tomber mieux. Je suis une rue. »

Les parents sont devenus des maîtres en moyens de communication. Ils ont écouté, écoutent encore, écouteront toujours… l’espoir et l’avenir de leur rue.

Récit étrange, mais réel. Le Kid de la ruelle a sa vie bien à elle. Elle habite quelque part au fond des cours, au gré des saisons, selon son carnet de rue du jour.

Le reste, c’est de la littérature.

Commentaires

  1. Je remarque que certains modèles de blogues offrent un module de présentation des commentaires complet. Je tente de trouver une solution. En attendant, si un officier ou un matelot a des suggestions, partagez-les avec nous!

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    Je termine en vous proposant une petite visite dans le monde de... ***[url]http://secondflore.hautetfort.com/[/url]***

    Au plaisir!

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