Les cahiers rouges II

Le monde revient. Et c’est la meilleure des nouvelles.

Au mois de mars, quarante-quatre écrivains publiaient un manifeste en faveur d’une langue française « libérée de son pacte exclusif avec la nation ». Une bombe littéraire dans le monde de la francophonie. C’est que le centre du monde des lettres n’entend pas à rire. Paris, la Ville lumière est d’un romantisme draconien. Néanmoins, depuis quelque temps, le centre du monde de Paris esquisse un vague sourire. Le milieu du centre du monde commence à s’ouvrir au reste du monde francophone.

D’autres encore recouraient au pastiche du roman populaire, du roman policier, du roman d’aventures, manière habile ou prudente de retrouver le récit tout en rusant avec « l’interdit du roman »

Il est interdit de raconter une histoire. Exit le récit : ce n’est pas de l’art. Seul le roman est un art. Et merde! Il est temps que le centre du monde écoute l’histoire du monde, celle du monde de l’auteur et du lecteur.

Bruce Chatwin partait pour la Patagonie et son récit prenait des allures de manifeste pour une génération de travel writers.

Le centre du monde est perdu. Il ne comprend plus. Il est à la recherche du Temps perdu. Est-ce un roman? Un récit-vérité? Un roman d’aventures? Pendant que le centre du monde délibère, le reste du monde voyage et raconte ses aventures au monde. Il entre même dans le centre de Paris, le centre du monde. Pire! Certains membres du centre du monde qualifient ce monde de… fantastique! Panique au centre du monde de la littérature!

Comment a-t-on pu ne pas reconnaître en Réjean Ducharme un des plus grands auteurs contemporains…

Sans commentaire…

Le centre relégué au milieu d’autres centres, c’est à la formation d’une constellation que nous assistons, où la langue libérée de son pacte exclusif avec la nation, libre désormais de tout pouvoir autre que ceux de la poésie et de l’imaginaire, n’aura pour frontières que celles de l’esprit.
Pour une littérature monde en français
. Michel le Bris.

Je souhaite sincèrement que ce manifeste ouvre les portes aux auteurs qui osent écrire en français ou toutes autres langues leurs visions du monde. Du reste, tous les auteurs du monde sont dignes de voir leurs récits considérés comme des œuvres véritables par ceux qui vivent au centre de ce monde : le roman.

Le reste, c’est de la littérature…

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