Chroniques Astaire : Gone with the wind




Lundi dernier, telle une majorité de Canadiens, je me suis rendue aux urnes. D’emblée, je vous rassure : je n’ai ressenti aucune nécessité de dissimuler mon minois sous un loup ou sac de croustilles afin de manifester quoi que ce soit. Non. Telle une suffragette contemporaine, j’ai tenu à exprimer mon droit de vote, sans tambour ni trompette, mais avec fermeté.

Sans l’ombre d’un doute, le système électoral archaïque qui subsiste au Canada ne nous laisse guère de choix. Afin d’exercer notre droit, nous devions voter en fonction de nos objectifs respectifs, non par conviction. J’ai donc opté pour le vote stratégique.

Sous cette démocratie toute relative, j’ai donc griffé d’un magnifique crochet la case du candidat qui me semblât le plus susceptible de provoquer un grand bouleversement à Ottawa, et par conséquent au Canada, au Québec. Mon devoir accompli, je poussai le bulletin magique dans la boîte de pandore électorale et remis le tout entre les mains du grand Wizard of Oz.

Satisfaite, je me rendis à ma boulangerie préférée, le Pain dans les voiles. Afin de me ragaillardir, je dégustai un cappuccino et une viennoiserie. Par la suite, je regagnai ma tanière, enfilai un pyjama et préparai une réserve de croustilles afin de supporter cette longue et angoissante soirée.

Lorsque les maritimes se mirent à naviguer sous un ciel réconfortant, l’air ambiant me sembla plus respirable. Le cœur léger et plein d’espoir, j’entamai un deuxième espresso et un premier bol de croustilles poivre et citron.

Au fur et à mesure du dévoilement du scrutin, les couleurs du temps prirent une tournure sereine. Une atmosphère plus saine se profila à l’horizon. Aussi, lorsque les analystes furent interrompus par l’animateur et qu’un énoncé libérateur fut prononcé, le ciel devint soudainement plus clément.

Il me fallut tout de même attendre très tard afin d’ouïr le discours du vainqueur. Avec soulagement, Justin Trudeau remercia les auteurs de ce vent de changement positif sur nos terres.

Enfant de la balle, professeur et sportif, le Justin pourrait bien nous étonner encore davantage. Changements politiques, économiques, climatiques, démocratiques… L’ouragan Justin emporte avec lui les idéologies d’austérité imposées depuis une décennie par des omertas mystérieuses. Même Krugman s’émerveille de cette vision keynésienne.

Nous avons amorcé un voyage vers l’avenir plus serein, plus démocratique.

Un long chemin reste à parcourir.

Bravo Justin !

Gone with the wind, la, la la…




À suivre…

Illustration : Le vent dans les saules. Kenneth Grahame.
Vidéo : Gone with thw wind. The Muppet 




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